Tuesday, December 18, 2007

 







de voyage, et moi-même. À l'aéroport.








L'intérieur de l'appartement à Quito chez Ecotrackers































Route vers Zara PolloDans le camion de lait vers Zara Pollo,







































































petit garçon de la maisonnée (Zara Pollo)






















La nacelle, route vers Makuma, Phillipe

Nos amis les arbres, en route vers Makuma, Anne et moi









La maison du chamane, avec Anne et Phillipe Les parties de foot de














Makuma, avec Anne et Phillipe


Mon désir d’entrer en contact avec une autre culture a trouvé ses débuts en Équateur. Ce voyage représente pour moi le premier pas vers une vie d’Aventures. Heureusement, l’Équateur, à l’image de l’Amérique latine, fut une terre vraiment accueillante et très à mon goût.
Je suis arrivé à Quito en octobre 2001 en compagnie d’une amie que j’ai connu dans le monde du spectacle. Je travaillais comme éclairagiste et elle était clown lorsque nous nous sommes rencontrés à Québec. Par le biais d’une auberge de jeunesse à Quito, nous avons rencontré un autre Québécois nommé Phillipe, le lendemain de notre arrivé au pays. Il nous a tout de suite conseillé de prendre contact avec Ecotrackers. Selon lui c’était la meilleure façon de vivre un voyage en Équateur qui se déroule près des gens. Nous nous sommes donc inscrits chez Ecotrackers pour pouvoir planifier un premier voyage dans le pays. La Fondation nous a aidé en nous louant un pied-à-terre à Quito, où nous avons pu partager avec d’autres volontaires. C’est d’ailleurs un très bon souvenir, une sorte d’auberge espagnole. Toute une communauté internationale s’y échangeait leurs personnalités culturelles, dans la langue du pays qui nous accueillait. Déjà, je peux dire qu’à elle seule, cette ambiance valait à la Fondation un remerciement profond car il s’agissait pour certains voyageurs résidents d’un premier pas vers l’ouverture sur le monde.



Premier Voyage Ecotrackers ( 8 jours ) Zara Pollo

Le premier village choisi fut Zara Pollo (je ne suis pas sûr de la synthaxe), qui devait probablement être composé uniquement de la famille qui nous accueillerait. Au bout d’une route sinueuse à bord du camion qui effectuait la livraison et la perception du lait, nous avons abouti à la fin de la route avec les cruches de lait vides, où notre ami, le père de famille, nous attendait avec son âne. Nous avons poursuivi sur des sentiers jusqu’à sa maison. Cette maison restera pour moi gravée dans mon esprit comme étant symbole d’un lieu où je serais toujours le bienvenu, un lieu simple et plein de bonheur.
Les enfants, une petite fille et son frère (4 ou 5 ans pour les deux) nous on approché sans jugement ni gêne apparente. La femme de la maison, elle, était comme notre mère à nous aussi. Les journées que j’ai passé en leur compagnie se sont toutes déroulées dans le naturel de leurs habitudes de vie : promenades en forêt dans les lieux qu’ils affectionnent, traite des vaches, cuisine, repas en famille, etc.
Le matin, en compagnie des enfants qui trimballaient leur tasse respective, nous allions traire les vaches avant même que le soleil ne se lève. Les enfants donnaient leur tasse à leur parent pour recevoir un peu du lait chaud. C’était très intime. Le jour, nous jouions avec les enfants, et les enfants avec les poules. Les deux chiens de la maisonnée avaient deux rôles distinctif dans l’apprentissage moral des enfants : l’un était feo (mauvais) et l’autre bueno (bon). J’ai réalisé à ce moment-là que dans ce petit paradis perdu, ce serait la première conception du bien et du mal que les enfants percevraient et j’ai trouvé ça parfait. Un chien de bon caractère et un autre qu’il faut traiter avec prudence.
Depuis l’avènement de la route et du camion de lait, notre hôte était beaucoup plus heureux : il pouvait ainsi gagner plus de 6 heures pour lui-même et sa famille. Avant il se devait de marcher des heures avec son âne portant ses cruches.

Cette semaine dans la vie de cette petite famille m’a permis de connaître ce qu’était un foyer, une famille, un gagne-pain, la préparation d’un déjeuner pour toute une famille et des jeux d’enfants. Les enfants de ce couple étaient heureux et jouaient avec n’importe quoi et étaient tellement habitués à attraper une poule que moi-même je ne pouvais pas en faire autant avec mes 19 ans. L’important dans les bâtiments n’était pas nécessairement que toutes les craques des murs soient comblées, mais qu’il y ait un toit solide au-dessus de leur têtes.

La chaleur de leur foyer et leurs sourires ont changé ma vie pour toujours.

Deuxième Voyage Ecotrackers ( 13 jours ) Makuma

Nous sommes revenus vers la grande ville et avons retrouvé tous ses attributs et aussi le temps qui passe. Pour moi et ma compagne de voyage, il y avait un objectif que nous devions combler dans les temps qui nous restaient pour notre séjour en Équateur, celui d’aller dans la jungle y rencontrer la Nature et les êtres qui y vive. Ecotrackers nous a proposé une route à suivre. Nous devions nous rendre à Puyo et y rencontrer un homme qui nous indiquerait où notre volontariat pourrait être utile. Nous avons suivi ses indications et nous avons cheminé encore une fois jusqu’à la fin d’une route. Le bus n’allait pas plus loin, mais ses passagers avaient encore une longue marche devant eux. Il nous fallait trouver de l’aide pour nous guider et c’est sans difficulté qu’un habitant du village voisin de celui où nous allions, a accepté gentiment de nous guider et surtout, de nous attendre. Cette marche, que nous allions compléter en 6 heures, eux, ils l’auraient parcourue en moins de 3 ! Nous avons traversé un fleuve dans une nacelle suspendue, marché dans des pentes boueuses, écrasés par nos sac à dos trop lourds, nous avons traîné de la patte, mais ils nous on attendus!
Sur ce sentier j’ai croisé des arbres épineux, des flaques de boues à la place du sol, un troupeau de vaches comportant le taureau le plus immense que j’ai jamais imaginé, des arbres aussi vieux que le pays lui-même, et aussi, un guerrier, un vrai.

Il devait être le « héros des villages ». Il s’agissait d’un jeune homme, simplement éveillé, prêt à recycler des batteries, à installer des panneaux solaires, à préparer psychologiquement ses pairs aux impacts du tourisme, à se battre pour ne plus voir des bouteilles vides coca partout, bref, un visionnaire en action. C’était notre guide et il nous a mené jusqu’à notre maison d’accueil.

Nous n’avons eu qu’à mentionner le nom d’un certain senor et instantanément on nous a logé et nourris à bien peu de frais. Le lendemain, nous étions déjà prêts à rencontrer un homme qui allait nous faire visiter le village. Nous avons mangé avec sa famille, à sa table et nos intérêts étaient communs : apprendre l’un sur l’autre et découvrir la langue de l’autre. Aussi nous avions un autre point d’intérêt commun : les plantes. Cet homme semblait connaître toutes les plantes que je pouvais désigner et ses enfants semblaient en connaître beaucoup eux aussi. Il fut assez humble et gentilhomme pour me proposer de rencontrer le chamane du village pour continuer la découverte de leur culture. Nous avons ainsi vécu quelques jours en retrait avec eux, découvrant ainsi sur la chasse, la pêche, la cuisine et l’éducation de leurs enfants. Encore une fois, c’est à cause de leur simplicité crue que j’ai dû admettre que mes systèmes de valeurs allaient encore en prendre un coup. J’ai aimé le fait qu’ils se déplacent à la nature pour s’y nourrir et y cuisiner plutôt que d’aller y chasser puis ramener la nourriture à la maison. Mon cœur souhaite que leurs générations à venir perpétuent cette culture à leur façon en se rappelant toujours de cette saine simplicité et cet immense respect pour la nature.

Le retour au village fut aussi drastique que celui entre Zara Pollo et Quito ! Nous avons du admettre que le chamane et sa famille vivaient réellement selon un très ancien mode de vie et que la vie du village en comparaison avait beaucoup plus en commun avec ce que j’avais toujours connu. Nous avons alors retrouvé les enfants et la partie de foot habituelle. La réalité, c’est qu’il ne perdent pas leur temps à flâner ces enfants : ils deviennent si bons à ce sport qu’il en est presque intimidant de jouer avec eux! L’école révèle qu’ils apprennent trois langues. Le shuar, qui est le dialecte portant le même nom que leur peuple, l’espagnol et l’anglais. Tout cela m’impressionne car il y a bien des écoles en Amérique du Nord où l’on ne se donne la peine d’enseigner qu’une seule langue!



Tous les moments que j’ai passé avec ces enfants m’ont appris beaucoup de choses : juger et observer sont deux choses différentes : les yeux d’un enfant qui n’a jamais vu un touriste et qui le regarde comme une nouvelle bestiole sont doux. Ceux d’un enfant dont les parents ont transmis le terme « gringo » ne regardent même pas.

Tout cela s’est passé très vite et en un clin d’œil, nos onze semaines de séjour étaient sur le point de se terminer. Au début, nous n’avions rien prévu, sauf de parcourir l’Équateur, le Pérou et la Bolivie et reprendre l’avion à partir de Lima. Résultat, nous avons traversé le nord du Pérou en grande vitesse pour attraper notre vol, avec le sentiment d’avoir pu passer notre vie en Équateur.

Avec Ecotrackers, j’ai le sentiment d’avoir utilisé mon temps précieux d’une façon inespérée, en allant visiter des gens plutôt que des hôtels et d’autres lieux conçus pour les touristes ne cherchant que le confort.

À tout moment, je ressens que je reviendrai, pour offrir quelque chose en retour, en guise de remerciement d’avoir changé ma vie en me donnant de vrais espoirs.


Maxime Paquette

Volontaire Ecotrackers octobre-novembre 2001

This page is powered by Blogger. Isn't yours?